L’année universitaire 2018/2019, où j’ai eu l’occasion de suivre la formation en Master 2 Didactique des langues et TICE à l’université Lumière Lyon 2, a été une période de formation assez intense et fructueux en ce qui concerne les connaissances acquises et une véritable réflexion sur l’utilisation de la technologie non seulement dans l’apprentissage de langues mais aussi dans l’éducation de manière générale. Les atouts qui sont à l’heure actuelle déjà mis à disposition des enseignants qui font partie de groupe privilégié ayant, à travers leur institution d’attache, les moyens financiers pour se permettre d’intégrer les technologies dans leurs cours ; les possibilités quasi infinies offertes par les nouvelles technologies ; mais également les limites imposées par la réalité du terrain où les enseignants se retrouvent non rare abandonnés à leur propre sort sans une formation spécifique, hiérarchiquement orphelins obligés de transformer l’eau en vin.
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Mon parcours professionnel jusqu’à mon arrivé à ce master m’a permis d’avoir une significative expérience sur le terrain. Sans hésiter, ces expériences professionnelles issues de presque dix ans de pratique pédagogique ont façonné la maniéré dont les enseignements ont répercuté dans mon regard sur le sujet de l’application des technologies dans l’enseignent.
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Né professionnellement entouré des nouvelles possibilités apportées par l’internet, qui est effectivement arrivée chez les usagers communs en même temps que je démarrais ma carrière d’enseignant, moi, j’ai donné mon premier cours, et jusqu’à l’année dernière, l’intégralité de mes cours, avec un TBI, l’internet rapide, un bon système de son à des apprenants, ayant eux également à leur tour, tous les outils technologiques en classe et chez eux à porté de main.
Dans ce contexte la résistance vis-à-vis des nouvelles technologies chez certains enseignants m’a semblé assez inconcevable. Non je n’étais pas dans l’illusion d’imaginer que tous les enseignants en seraient immédiatement enthousiastes, mais se rendre compte que des jeunes éducateurs refusent encore aujourd’hui d’y se mettre m’a un peu choqué. Tout au long de ce master lors des cours magistraux nous avons pu réfléchir ensemble sur les racines et les raisons qui expliqueraient ce phénomène. En raison de mon parcours d’enseignant dans deux pays, et par conséquent deux cultures numériques différentes, j’ai pu dresser un panorama sur ce décalage entre le Brésil et la France en ce qui concerne l’utilisation des TICEs dans l’enseignement.
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Une des réflexions le plus fructueuses de cette formation porte, à mon avis, sur la distinction entre une véritable intégration des TICEs tout en respectant des objectifs pédagogiques précis dès l’élaboration, et leur simple présence en salle de classe. Il est évident qu’il faut se réjouir de la simple possibilité d’utilisation des TICEs quelle que soit sa réelle utilisation. Néanmoins un enseignant soucieux d’être en consonance avec son temps doit veiller à une intégration des nouvelles technologies.
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Cette formation m’a également permis de me rendre compte une fois de plus de l’importance de la formation des enseignants aux nouvelles technologies. La situation générale dans la société se reproduit chez les enseignants. Une bonne partie de la planète a l’accès à l’ensemble de ressources technologiques mais ne sait pas vraiment s’en servir. L’investissement dans la formation pour nos jeunes et nos formateurs est une mesure incontournable pour garantir cette transformation des informations en connaissance.