Ma philosophie d’enseignement tourne autour de ces trois mots clés : placere, docere, movere déjà évoqués auparavant. Mais sans hésiter le placere (plaisir) est pour moi l’élément sine qua non dans l’apprentissage. Moi je partage la vision de monde de Philippe Meirieu qui plaide dans son manifeste la refondation de l’école en soulignant, entre autres aspects, l’importance du plaisir d’apprendre dans son sens le plus large.
Tout au long de ma carrière j’ai mis la satisfaction et l’ambiance détendue avant le contenu pragmatique en salle de classe dans mon échelle de priorités. Nous, enseignants de ma génération, nous vivons la plus grande transformation de l’histoire de l’éducation et nous sommes bien au courant que l’éducation est victime de son caractère figé. Cette transformation qui se produit là maintenant devant nous yeux déloge doucement mais surement l’enseignant de son piédestal et la technologie et tout ce qu’elle apporte devient donc soit le bourreau soit le rédempteur de l’enseignant.
L’enseignant n’est plus désormais le détenteur du savoir qui a comme but ultime transmettre tout son savoir. Cette position d’autorité ultime se voit absolument contesté aux jours d’aujourd’hui. La connaissance est actuellement à portée des mains des étudiants sur internet. C’est à nous en tant qu’enseignant de langue de nous adapter à ce nouveau rôle de guide qui n’est pas pour autant moins important ou plus facile. Au contraire cela entraine une énorme et nouvelle responsabilité, celle de mener les étudiants vers la vraie autonomie dans l’environnement scolaire et dans la vie.
Les nouvelles technologies ont un rôle essentiel dans ce processus de transformations que nous observons maintenant et dans ce nouveau rôle des enseignants. L’usage de la technologie, beaucoup plus qu’une manière de rendre les cours plus dynamiques, cet usage s’annonce comme le possible point d’intersection entre le monde des étudiants et des enseignants. Néanmoins il faut absolument veiller pour qu’il ne devienne pas un obstacle de plus dans ce métier déjà si difficile.